Comme un roman
J'ai lu dernièrement Comme un roman de Daniel Pennac chez Gallimard.
Première phrase: "Le verbe lire ne supporte pas l'impératif."
Comme son titre ne l'indique pas, ceci n'est pas un roman. Il s'agit plutôt d'un essai sur la lecture, ou plus exactement sur les jeunes et la lecture. C'est le professeur Pennac qui parle, et qui s'interroge: comment sa fait-il que les enfants qui aimaient tant qu'on leur lise des histoires n'en lisent plus une fois autonomes? Comment faire pour leur redonner le goût de lire? Avant de conclure sur les dix droits imprescriptibles du lecteur, dont le tout premier est évidemment "le droit de ne pas lire".
Morceaux choisis:
"Le verbe lire ne supporte pas l'impératif. Aversion qu'il partage avec quelques autres: le verbe "aimer"... le verbe "rêver"...
On peut toujours essayer, bien sûr. Allez-y: "Aime-moi!" "Rêve!" "Lis!" "Lis! Mais lis donc, bon sang, je t'ordonne de lire!" p 13
"Une seule condition à cette réconciliation avec la lecture: ne rien demander en échange. Absolument rien. N'élever aucun rempart de connaissances préliminaires autour du livre. Ne pas poser la moindre question. Ne pas donner le plus petit devoir. Ne pas ajouter un seul mot à ceux des pages lues. Pas de jugement de valeur, pas d'explication de vocabulaire, pas d'analyse de texte, pas d'indication biographique... S'interdire absolument de "parler autour".
Lecture-cadeau.
Lire et attendre.
On ne force pas une curiosité, on l'éveille.
Lire, lire, et faire confiance aux yeux qui s'ouvrent, aux bouilles qui se réjouissent, à la question qui va naître, et qui entraînera une autre question." p 127
Au final, une lecture fort agréable, un livre qui se dévore en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Beaucoup trop court, d'ailleurs, c'est là le seul reproche que je peux lui faire.
Ma note: 9/10