Tonton Clarinette
J'ai lu Tonton Clarinette de Nick Stone traduit par Marie Ploux et Catherine Cheval en Folio Policier.
Première phrase: "Dix millions de dollars s'il accomplissait un miracle et ramenait le gamin sain et sauf; cinq millions s'il rapportait son corps; et cinq millions de bonus s'il produisait en sus les assassins - morts ou vifs, peu importait, du moment qu'ils avaient le sang du gosse sur les mains."
Max Mingus est un détective privé de Miami. Sans doute le meilleur, s'il n'avait passé les dernières années en prison pour le meurtre de ravisseurs d'enfants. Pendant son incarcération, il a également perdu sa femme bien aimée. Il est donc tenté d'accepter l'offre d'un mystérieux milliardaire haïtien, Gustav Carver. Son petit-fils chéri a disparu il y a déjà plusieurs années, et Max doit le retrouver ou retrouver l'endroit où repose son corps.
Dès les premières pages, on se retrouve plongé aux côtés de Mingus dans l'enfer haïtien. Car le tableau que dresse ce polar est noir, très noir. On suffoque de chaleur et d'odeurs insupportables, on détourne le regard des images inhumaines qui nous sont dépeintes. Aucun personnage ne semble complètement sympathique ou aimable, rien ne vient égayer la toile de fond du roman. Sans parler du Vaudou, des esprits omniprésents, et des racontars où se mêlent vérité et superstition...
Quelle claque que ce roman! Une fois commencé, difficile de le poser, en dépit des horreurs évoquées à chaque page, horreurs du roman et horreurs de l'histoire haïtienne. J'ai adoré ce roman dur, noir, sans concessions, dans lequel on cherche désespérément une bonne nouvelle ou un moment heureux. Après La ligne de sang de DOA, c'est le second roman que je lis grâce aux éditions Folio, et c'est encore une grande réussite. Il va donc falloir que je me penche de plus près sur leur catalogue!
Ma note: 8,5/10