Les hommes-couleurs
J'ai lu Les hommes-couleurs de Cloé Korman au Seuil.
Première phrase: "Elle ne sait pas que cet endroit s'appelle l'Allée des Morts".
Voici un roman dont je risque avoir du mal à parler. Il raconte l'incroyable aventure du couple Bernache et du chantier pharaonique qu'ils ont dirigé à la fin des années 1950 à la frontière mexicano-américaine (ça existe, ce mot?). Pharaonique mais aussi onirique, quasi mythologique. Du détournement de l'or noir au détournement des forces vives, le tunnel à la voute colorée avance lentement mais surement vers la Terre Promise.
En raison d'une actualité personnelle très chargée, je n'ai pu lire ce roman que petit bout par petit bout. Et c'est fort dommage, car j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, et je suis persuadée que ce livre mérite bien mieux. Car une fois que j'y suis rentrée, je n'en serai ressortie pour rien au monde. J'y ai trouvé la fantaisie absurde et morbide qui traverse les romans sud-américains que j'ai beaucoup aimés, comme Cent ans de solitude ou Chronique d'une mort annoncée.
Et la caractérisation est également réussie, avec des personnages secondaires complets et attachants (les jumeaux par exemple).
Bref, un lancement laborieux, mais une seconde partie absolument délicieuse, je vais garder un oeil sur l'oeuvre de cette jeune auteure que je ne connaissais pas du tout.
Ma note: 8/10