Le bruit des trousseaux
Pendant mon Read-a-thon, j'ai lu Le bruit des trousseaux de Philippe Claudel chez Stock.
Première ligne: "Sur le trottoir, la première fois où je suis sorti de la prison, je n'ai pas pu marcher immédiatement."
Philippe Claudel est un écrivain que j'apprécie (et même des fois beaucoup plus que ça). De lui j'ai lu et aimé (quoiqu'à différents degrés) Les âmes grises, La petite fille de Monsieur Lihn, et plus récemment Le rapport de Brodeck. C'est donc avec gourmandise que je me suis saisie de ce bouquin à la bibli. Sans même lire la quatrième de couverture.
Je fus donc un peu surprise de me rendre compte qu'il ne s'agit pas du tout d'un roman, mais de fragments que Claudel a rapporté de ses années en tant qu'enseignant en prison. Quelques lignes deci, delà, pour raconter, pour transmettre ce qu'il y a vu et vécu.
Ce que j'ai apprécié, c'est la nuance avec laquelle il traite le sujet, qui pourrait sembler un poil "facile":
"Tous les gens admirables et humains que j'ai pu croiser pendant onze années, en prison, tandis que j'allais y parler de littérature, trois fois par semaine: gardiens, détenus, visiteurs, travailleurs sociaux, instituteurs, magistrats, personnels administratifs, personnels de santé, gradés. Oui, admirables et humains, il y en avait.
Tous les gens médiocres et pervers que j'ai pu croiser pendant onze
années, en prison, tandis que j'allais y parler de littérature, trois
fois par semaine: gardiens, détenus, visiteurs, travailleurs sociaux,
instituteurs, magistrats, personnels administratifs, personnels de
santé, gradés. Oui, médiocres et pervers, il y en avait." (p 93).
Ce qui m'a moins convaincu, c'est l'impression qu'il ne s'est pas vraiment foulé pour sortir ce bouquin. Des fragments disparates, pas de fil conducteur, une petite centaine de pages... Ça sent un peu le fond de tiroir. Ça se lit avec intérêt, mais ça s'arrête là. J'en attendais plus de Philippe Claudel.
Ma note: 6,5 / 10