Pêle-même hospitalesque
Si on veut à tout prix trouver du positif à une période d'hospitalisation, on peut dire qu'au moins, ça laisse le temps de lire. Et d'autant plus que mes copains, sachant que j'aime lire, m'ont offert plein de livres, et m'en ont aussi prêté pas mal. Donc j'ai beaucoup lu la dernière quinzaine de décembre, même si j'ai passé quelques jours à lire avec les lunettes de soleil, puisque mes lunettes de vue ont été cassées dans l'accident, mais ceci est une autre histoire...
C'est ainsi que j'ai lu Chagrin d'école de Daniel Pennac chez Gallimard, prêté par mon copain Adrien. Lu ou plus exactement dévoré, puisqu'il ne m'a duré qu'une soirée. De Pennac j'avais déjà lu Le dictateur et le hamac que j'avais beaucoup aimé, j'ai pris également beaucoup de plaisir à cette lecture très autobiographique. Quelques très beaux passages sur l'état de "mauvais élève", à méditer pour tous ceux qui se piquent d'enseigner quoi que ce soit à qui que ce soit. Pourtant je m'en méfiais, comme je me méfie toujours des gros succès, mais ce livre a été une bonne surprise et la lecture d'hôpital dont je garderai le meilleur souvenir.
Puis j'ai lu Demande à la poussière de John Fante traduit par P. Garnier pour 10/18, prêté par mon copain Michaël. Lorsqu'il me l'a apporté, Micka m'a dit qu'il aurait voulu m'apporter 1275 âmes mais qu'il n'arrivait pas à mettre la main dessus. Je lui ai dit que je l'avais lu et que je n'avais pas aimé, il en a déduit que je n'aimerais pas Demande à la poussière. Bingo, je n'ai pas aimé. Je l'ai lu consciencieusement, même en y prenant parfois du plaisir, mais il y a comme un malaise qui se dégage de ce livre et qui me gêne. Mais mon copain Micka est tout pardonné, parce qu'il m'a également prêté les quatre tomes déjà parus du Combat ordinaire de Manu Larcenet chez Dargaud, et que j'ai tellement adoré que j'en ai pleuré d'émotion en les lisant tous d'un coup (en priant pour qu'une infirmière ne rentre pas à ce moment-là et me demande pourquoi je pleure).
Ensuite, j'ai lu Saga de Tonino Benacquista chez Folio, prêté par ma copine Sophie. J'ai trouvé ce roman très facile à lire, ce que j'ai vraiment apprécié étant donné les circonstances. Je me suis laissée emporter par l'histoire de ces quatre scénaristes sympathiques, qui créent un feuilleton invraisemblable dans lequel ils jettent toutes leurs idées. Sachant que ma voisine de chambre a essayé de me convertir à Plus belle la vie, je n'ai pas pu faire autrement qu'établir des ponts entre fiction et réalité. Donc si vous êtes accro à la série de France 3, ou Amour gloire et beauté, ou tout autre feuilleton interminable à rebondissements incroyables, je ne peux que vous encourager à lire Saga, vous verrez comment est fabriqué votre drogue quotidienne!
Enfin, j'ai lu Paradis sur mesure de Bernard Werber chez Albin Michel, offert par mes beaux-parents. Il y a un peu plus de deux ans, j'avais consacré un long billet à Werber, que j'ai eu l'occasion de rencontrer chez son éditeur. J'y avais déjà exposé mes réserves quant à cet auteur, eh bien ma foi on ne peut pas dire qu'il remonte dans mon estime (littéraire, car je garde un bon souvenir de l'homme). De deux choses l'une: soit je deviens de plus en plus sévère, sans doute à cause de ma fréquentation accrue de morceaux de choix littéraires, soit Bernard baisse. Ou du moins ne se foule pas. C'est en tout cas l'impression que me laisse ce recueil de nouvelles: dialogues au ras des pâquerettes, histoires tirées par les cheveux, contresens... Quand on sait qu'il écrit une nouvelle par jour, on ne peut s'empêcher de se demander s'il n'aurait pas tout simplement rassemblé quelques uns de ses brouillons pour sortir son livre annuel...
J'ai également lu un Le Clézio, mais ça je vous en parlerai le 1er mars...