Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil
Pour cette édition du blogoclub consacré au Japon, nous avions choisi de lire Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil, de Haruki Murakami traduit par Corinne Atlan chez 10/18.
Première phrase: "Je suis né le 4 janvier 1951."
Vous qui n'avez pas encore lu ce court roman, je vous en conjure: ne lisez pas la quatrième de couverture, elle en dit trop. Enfin à mon avis. A la lecture des 100 premières pages, j'ai vraiment regretté d'avoir lu le résumé. La surprise était complètement gâchée.
Je ne sais pas trop comment tourner ce billet, car ce livre me laisse des impressions bien contradictoires. Je l'ai lu presque d'une traite: je l'ai commencé un jour à 16h, je l'ai terminé aux alentours de minuit. Donc c'est qu'il y a quelque chose dans l'écriture, dans les personnages, dans l'histoire, qui m'a captivée.
Mais je ne sais pas trop quoi penser du fond du roman: cela ressemble à une justification un peu facile de l'adultère, et les réactions des personnages me semblent assez peu réalistes. Ce n'est pas une belle histoire. J'ai trouvé ça assez pathétique, en fait, et il n'y a pas un seul des personnages principaux qui trouve grâce à mes yeux. D'autre part, j'ai senti qu'il y avait des symboles, des choses à comprendre entre les lignes, une sorte de morale peut être, mais je n'ai pas compris. Comme si ce roman ne s'adressait pas vraiment à moi, en fait. En plus, le mystère autour du personnage féminin principal n'est pas dissipé, et cela m'agace un peu plus.
Enfin, je suis surtout déçue par le manque de Japon. Si on modifie le nom des personnages, ce roman pourrait se passer dans n'importe quel pays occidental. Or j'avais envie d'être dépaysée, de me sentir vraiment au pays du soleil levant, et c'est bien là que réside ma plus grande déception.
Un passage m'a pourtant particulièrement touché dès le tout début du roman:
"Moi, pourtant, j'étais un enfant unique. J'en ressentis un complexe d'infériorité tout au long de mon enfance. Mon existence avait une particularité: j'étais privé d'une chose que les autres possédaient et considéraient comme naturelle.
Petit, je ne supportais pas le terme de "fils unique". Chaque fois que je l'entendais, je prenais conscience de ce qui me manquait. Cette expression était comme un doigt tendu vers moi pour me dire: "Tu es un être incomplet."
Dans le monde où je vivais, il était communément admis que les enfants uniques étaient gâtés,faibles, et terriblement capricieux. C'était là une sorte de loi divine et naturelle, du même ordre que "Les vaches donnent du lait" ou "Plus on monte en altitude plus la pression de l'air diminue"."
Ma note:7/10
(mais pourquoi l'ai-je lu si rapidement en dépit de tous les défauts que je lui trouve?)
Les autres avis du club:(ne viendra que dans quelques jours en ce qui me concerne, car aujourd'hui, c'est ma rentrée des classes!): Sylire, Bladelor, Clochette, Karine, Yvon, Julia, Grominou, Antigone, Soie, Malice, Nina, Fanyoun, Alex, Flo, Virginie, Mammig, Arlette, Cathe, Catherine, Gambadou, Karine, Katell, Martine, Orichan, Patacaisse, Taylor, Vefa, Praline, Mirontaine,
Voir aussi le billet de Chimère, Florinette a lu Le passage de la nuit et Papillon et Sandrounette Kafka sur le rivage du même auteur. Quant à Kathel, elle a lu La brocante Nakano de Hiromi Kawakami
Pour le 1er novembre, sur le thème des Etats-Unis, nous lirons (enfin, vous lirez, parce que moi je l'ai déjà lu):Brooklyn Follies, de Paul Auster.
Le thème du 1er janvier est: le polar historique. Nous attendons vos propositions à l'adresse du blogoclub: lecturecommune@yahoo.fr .