Ippon
J'ai lu dernièrement Ippon de Jean-Hugues Oppel chez Syros Jeunesse.
Première phrase: "Il a plu une heure avant le crépuscule".
Tout a commencé lorsque notre formidable prof de français nous a lu en cours le début de ce roman. Il nous a captivé et a réussi à nous faire peur avec un roman jeunesse. Il a donc fallu que je le trouve pour savoir la fin, et pour me rendre compte par moi-même: ce fichu roman fait-il vraiment peur?
Pour vous donner une idée de l'état d'anxiété dans lequel nous a plongé sa lecture, une de mes camarades de classe a emprunté ensuite le roman à la bibli... et n'a pas pu se résoudre à le lire, tant elle avait peur d'avoir peur. Je vous rappelle que nous parlons bien d'un roman jeunesse, sur la liste du ministère il y a peu encore, et que nous sommes de jeunes adultes entre 22 et 30 ans (grosso modo) appelés à enseigner à vos enfants dans un futur proche. Juste pour bien mettre en perspective l'appréhension de ma collègue, et mon impatience de lire le-dit bouquin.
Les parents de Sébastien sont partis manger chez des amis. Malgré ses treize ans, Sébastien a encore droit à une baby-sitter, Justine, pour rassurer ses parents. Il ne s'en plaint pas: elle le laisse regarder le foot à la télé, et en plus elle a des gros seins, ce qui ne gâche rien. Ce soir, Justine est allée souhaiter bonne nuit à Sébastien, comme d'habitude, et il lui a réclamé un verre d'eau: juste une feinte pour retarder le coucher. Mais Justine ne remonte pas. Sébastien se lève voir ce qui se passe, mais une appréhension lui noue la gorge: la maison est trop silencieuse. Qu'a-t-il bien pu arriver à Justine?
Pour ne pas gâcher le plaisir, je ne vais pas dévoiler l'intrigue, mais sachez cependant que Sébastien va passer une soirée absolument effroyable. Un vrai thriller. Bon, de là à avoir vraiment peur quand on a plus de 15 ans, je ne pense pas (j'essayais tellement de prendre une voix lugubre pour le lire à l'amoureux que je me suis un peu détachée de l'ambiance). En tout cas, très surprenant pour un roman de littérature jeunesse, et qui ne fait pas insulte à son genre.
Je serais bien en peine de déterminer à partir de quel âge on peut lire ça: je ne voudrais pas être responsable de cauchemars enfantins. Je suppose que sa réception dépend de ce que l'enfant connaît déjà: s'il a vu le Silence des agneaux ou Seven, il va se marrer en lisant Ippon. Si au contraire il croit encore au Père Noël, je conseillerai d'attendre encore un peu pour introduire ce genre d'émotions fortes...
8.5/10
De l'autre côté de l'Atlantique, un autre petit garçon a lui aussi passé une sale soirée: Une incroyable histoire, William Irish.
Ils l'ont lu aussi: Sylvie (attention elle dit ce qu'il est advenu de Justine), Nicolas.