Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
A mon humble avis...
12 novembre 2006

Véritable histoire du gang Kelly

9782264037565R1"Moi j'ai perdu mon père à l'âge de 12 a. et je sais ce que c'est d'être élevé dans les mensonges et les silences ma chère fille tu es pour le moment trop jeune pour comprendre un mot de ce que j'écris mais cette histoire est pour toi et ne contiendra pas un seul mensonge que je grille en Enfer si je dis faux."

Ainsi débute le récit que Ned Kelly, célèbre bandit australien, adresse à sa fille grâce à des liasses de papiers hétéroclites. Ainsi débute le roman de Peter Carey, Véritable histoire du gang Kelly, traduit par Elisabeth Peelaert pour 10/18 domaine étranger.

Malgré ce qu'on pourrait croire, on ne bute sur la langue que sur, disons, les deux premières pages, puis l'oeil et l'esprit s'accomodent de ce rythme et on tourne les pages sans s'en rendre compte. Ce roman m'a beaucoup rappelé Moll Flanders de Defoe, que j'ai lu il y a quelques années. J'avais aimé les aventures malheureuses de Moll, j'aime également celle de Ned.

Ned, c'est un gentil garçon que le destin a placé dans une famille irlandaise misérable, dans une colonie australienne bien peu hospitalière. Ned, c'est un garçon qui adore les multiples rejetons de sa mère, nés de pères tous plus incapables les uns que les autres, et qui au fond n'aspire qu'à planter des clotûres autour de la ferme maternelle et y arracher les mauvaises herbes. Ned, c'est un garçon qui ne peut pas s'empêcher de dire ce qu'il pense, même quand c'est au préfet qu'il parle, et qui ne peut laisser insulter sa famille, même si au fond c'est vrai que ce sont tous des incapables.

Et c'est ce garçon attachant, qui fit son baptème de prison avant même d'avoir embrassé une fille, qui devient progressivement un bandit. Il faut bien reconnaître que les circonstances sont contre lui, qu'il joue de malchance et qu'il a certain don pour s'entourer de mauvais sujets. Mais qu'il est attachant, ce Ned, et qu'est-ce que j'aurais aimé qu'il finisse en paix dans sa ferme!

Mais la vie d'un pauvre Irlandais en Australie n'est certainement pas simple, et les occasions de sortir du droit chemin tellement nombreuses et si difficilement évitables! On voit la colère monter petit à petit, la haine, la folie, on se rapproche inexorablement d'un dénouement qu'on aurait souhaité bien plus heureux...

Bref, j'ai beaucoup aimé cette tragédie irlando-australienne, cette dégringolade inéluctable, ce malheureux destin. Quelques petites longueurs, vite oubliées, qui ne gâchent pas le plaisir de cette saga. Par contre, j'ai été un brin déçue quant à la place de l'Australie dans ce roman: j'aurais aimé quelque chose de plus ancré dans ce continent, de plus typique peut être.

Ma note: 8/10

Peter Carey est né en 1943 en Australie. Il a remporté deux fois le Booker Prize: en 1988 avec Oscar et Lucinda, puis en 2001 avec ce roman, qui a également reçu en France le prix du Meilleur livre étranger en 2003. Et malgré tout ça, je n'avais jamais entendu parler de ce type: la honte. Quant à la traductrice, elle a dû en baver des ronds de chapeaux. Bravo pour sa trouvaille de "épithète": où est encore passé mon épithète de bouquin?

Et dans le cadre du Club de Lecture des Bloggeuses, initié par Cuné et Frisette:

L'avis de Cuné
L'avis de So
L'avis de Eireann

Publicité
Publicité
Commentaires
L
elle étté trés jolie cette hitoire.
C
C'est vrai que l'Australie est très en retrait dans le roman. Paradoxalement, ça donne envie d'en trouver un qui s'y loverait confortablement !
Y
Ton avis est le plus positif que j'ai lu sur ce livre... un peu rugueux tout de même semble-t-il !
A mon humble avis...
Publicité
Publicité