La petite fille de monsieur Lihn
Je suis très bon public. Les gens qui me connaissent le savent très bien : je pleure devant les films tristes, je me cache derrière mes doigts devant les trucs qui font peur. Par contre il me semble que je suis plus exigeante pour les comédies, mais là n’est pas le sujet. Tout ça pour dire que je pleure en lisant des livres tristes ou émouvants. Le premier livre qui m’a fait pleuré, autant que je m’en souvienne, c’était Love Story, de E.Segall, en Librio. Je l’ai toujours mon vieux Librio tout tordu, tout gris. Et pourtant ça doit bien faire 10 ans qu’il m’a fait pleurer toutes les larmes de mon corps. J’en garde un souvenir tellement triste, d’ailleurs, que je me suis promise de ne jamais relire ce bouquin (car je fais partie de ces gens qui peuvent lire et relire plusieurs fois les bouquins qu’ils ont aimés, cette manie étant facilitée par le fait que j’oublie systématiquement la fin des livres et des films… D'ailleurs des fois il m'arrive de choisir un bouquin à la bibli, de le lire en me disant constamment "C'est bizarre, ça me rappelle quelque chose", avant de m'apercevoir que je l'ai déjà lu. Mais ça c'esr valable pour les livres médiocres, parce que les bons, je m'en souviens..)
Venons-en au fait : j’ai lu mardi dernier La petite fille de monsieur Lihn, de Philippe Claudel. J’avais déjà lu de lui Les âmes grises, que j’avais adoré. Eh bien rebelote, j’ai adoré La petite fille : une heure et quart de poésie, de douceur, d’amitié, de chaleur… Je l’ai lu d’une traite, et j’ai pleuré comme un veau à la fin, fidèle à moi-même.
L’histoire, c’est un vieux monsieur qui fuit un pays on guerre (j’ai cru identifier le Vietnam) et arrive dans une grande ville froide et inconnue (j’ai cru identifier New York), avec pour seul compagnie sa petite fille encore bébé. Il se lie d’une amitié improbable avec un monsieur gentil, qu’il retrouve toujours sur le même banc, jusqu’au jour ou Monsieur Lihn est conduit dans une maison de retraite (où est-ce un asile d’aliénés ?). Je n’en raconte pas plus, il y a une surprise à la fin (je l’ai devinée – où plutôt elle m’a sautée au visage – une dizaine de pages avant la fin).
Pour conclure, j’ai vraiment aimé. Ce roman court est parfait pour un voyage en train, ou pour les gens qui prennent les transports en commun. J’avais beaucoup d’appréhension, car j’avais tellement aimé Les Ames grises, que je pensais être déçue par celui-ci. Mais même si les Ames grises restent number one, j’ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de la Petite fille de Monsieur Lihn.