Premiers mots
Pour inaugurer ce carnet, je vais parler de livres. De toute façon, de quoi d’autre pourrais-je parler en ce moment ? Cela fait un mois que je n’ai rien cuisiné d’intéressant, pour cause de célibat momentané et de cartons à faire ; je n’ai rien fait de trépidant dernièrement, à part faire des allers-retours Bordeaux-Euskadi, visiter des apparts, et maudire les agents immobiliers ; et la télé du samedi soir est à pleurer. D’ailleurs cela mériterait un billet tellement je me suis sentie désarmée face à mes cinq pauvres chaînes en rentrant à la maison à 21h30 hier soir…
Par contre, je n’ai pas arrêté de lire. Ca non. Au contraire, il y a bien que ça à faire les soirs d’hiver où comme d’habitude il n’y a rien à la téloche. Mais ce n’est pas ce que je lis en ce moment qui va nourrir ce premier billet, mais ce que j’ai lu l’an dernier. J’aime réfléchir à ce que je lis, ce que je vois, pourquoi j’aime ou pourquoi j’aime pas. Et je note tout, absolument tout. Ce qui me permet d’établir un top 10 de mes lectures de 2005. Attention, il y a à boire et à manger dedans, mais surtout beaucoup de plaisir à lire. J’ai un peu de mal à vraiment les classer, sauf pour La mort du roi Tsongor et Le dictateur et le hamac, qui à mon humble avis se détache vraiment du lot. Les huit autres sont à prendre « en bloc ».
La mort du roi Tsongor (Laurent Gaudé)
Un pur bonheur, très longtemps que je ne m’étais pas autant régalée… J’avais lu Le Soleil des Scorta du même auteur, et la bibliothécaire m’avait dit « Vous devriez lire La mort du roi Tsongor, il est dix fois mieux. » Dans le mille émile. Une vraie évasion, presque un rêve. Ce roman est totalement envoûtant, complètement dépaysant, rejoint presque l’heroic fantasy. Si vous aimez Le Seigneur des Anneaux, vous aimerez ce bouquin. Les scènes de batailles sont géniales, les personnages super bien caractérisés. Un délice. Les mots me manquent.
Le dictateur et le hamac (Daniel Pennac)
Je me disais qu’il était scandaleux que je ne lise pas les auteurs français contemporains, et j’ai commencé par ce bouquin de Pennac. Eh ben pari gagné, il m’a réconcilié avec la littérature française. J’adore les histoires à tiroir, les points de vue multiples, comme dans Le bruit et la fureur. En plus, ce livre offre une vrai réflexion sur le travail de création.
Hangover Square (Patrick Hamilton) Même titre en français
Lu en anglais, j’ai beaucoup aimé cette histoire glauque qui offrait à mon œil un peu averti dans le domaine de nombreux problèmes de traduction. J’ai eu récemment l’occasion de feuilleter la traduction française, on dirait que le traducteur français s’en est bien sorti.
The Little Friend (Donna Tartt) Titre en français : Le Petit Copain
Ça sent le Deep South, donc j’adore! En plus le personnage principal, une petite fille, est vraiment atypique, et j’ai trouvé une description originale des rapports Noirs-Blancs. Par contre, la fin m’a laissé sur ma faim (ha ha ha).
Dancer (Colum McCann) Titre en français : Danseur
Comme je l’ai dit plus haut, j’adore les trucs à multiples points de vue ! J’ai trouvé ça super agréable à lire, auteur à surveiller.
On dirait un roman américain, mais c’est un français, avec plein de clins d’œil à ceux qui lisent l’anglais et qui connaissent un peu la culture américaine. Je trouve cette idée géniale, et l’auteur s’en sort plutôt pas mal. Cool. Et une fois de plus, je trouve le Goncourt des lycéens plus justifié que celui des vieux.
Le fourbe et l’histrion (Bruce Alexander, traduit par Jean-Noël Chatain)
Je voue une véritable passion aux polars historiques, et en particuliers à ceux de la collection « Grands Détectives » de 10/18. D’ailleurs mon rêve est de traduire pour eux (Jean-Claude Zylberstein, si tu m’entends…). J’ai découvert cette série en 2005, et j’ai beaucoup aimé la narration en « je », et j’ai trouvé les personnages très attachants.
Visions of Sugar Plums (Janet Evanovich) Apparemment pas traduit en français, sorry!
Tous les ans en juin sort le dernier Evanovich de la série des « Stephanie Plum » en poche. Ce qui veut dire que dès le mois de mai je suis intenable. J’adore ces bouquins, ils me font hurler de rire. Celui-ci est une nouvelle de noël, complètement délire. Je crois que Janet Evanovich est folle à lier, et j’adore ça. Par contre, je reste un peu sceptique sur la version française des romans de la série, je vois pas comment ça pourrait être aussi drôle.
Lord of the Flies (William Golding) Titre en français : Sa Majesté des mouches
Un classique qui m’a laissé sur le cul, glauque à souhait. A lire vraiment.
A table, la fête gastronomique (Anthony Rowley)
Neuf romans et un document, ajouté un peu artificiellement pour arriver à dix… mais c’est le meilleur document que j’ai lu en 2005 ! J’adore cette collection (Découvertes Gallimard), toujours divinement illustrée, et ce volume sur l’évolution historique du « bien manger » est particulièrement réussi.